Recyclage et valorisation des biodéchets : quelles solutions ?

Depuis le 1er janvier 2024, l'obligation du tri à la source des biodéchets s'est étendue à tous. Les collectivités, les industriels et les entreprises doivent mettre en place des solutions de tri et de collecte de leurs biodéchets afin de les valoriser, énergétiquement ou agronomiquement.
Image d'illustration des solutions Veolia pour le recyclage des biodéchets

Qu'est ce qu'un biodéchet ?

Les biodéchets sont : 

  • Des déchets alimentaires, générés tout au long de la chaîne alimentaire : de la production, aux usines de transformation de denrées alimentaires, à la distribution (invendus ou produits en ruptures de chaîne du froid) jusqu’au consommateur final (restes de repas etc.) 
    30% des biodéchets alimentaires en France proviennent de ce dernier maillon de la chaîne alimentaire : foyers, cantines, restaurants.
  • Des déchets verts, issus des jardins ou des parcs : tontes, feuilles mortes, branches etc. 

150 kg de déchets alimentaires (pertes et gaspillage) par an par habitant tout au long de la chaîne alimentaire :

  • Production : 32% (48 kg),
  • Transformation : 21% (32 kg),
  • Distribution : 13% (20 kg),
  • Consommation : 34% (51 kg), dont 20% en restauration collective et commerciale et 14% à domicile.
Image d’illustration d’un personnage triant ses déchets alimentaires (épluchures de légume)

Ces déchets organiques, solides ou liquides, peuvent être d'origine animale ou végétale, crus ou cuits. Une fois collectés, ils sont valorisés en compost pour une fertilisation durable des parcelles agricoles ou en énergie après le processus de méthanisation, dans ce dernier cas le digestat retourne également au sol.

Selon l’ADEME, en 2018, environ 78% des déchets gérés par les collectivités provenaient des ménages, tandis que 22% étaient produits par les entreprises et les organismes publics. 

Pourquoi trier les biodéchets ? 

Le tri des déchets verts et alimentaires permet de répondre à plusieurs enjeux : 

  • Production d’énergie renouvelable territoriale

Les biodéchets permettent, grâce à la méthanisation, de produire du biogaz, essentiel pour favoriser le développement d’énergies renouvelables à l’échelle territoriale. Ce biogaz peut être utilisé comme combustible pour produire de l'électricité et de la chaleur, transformé en biométhane pour être utilisé comme carburant ou être injecté après épuration dans le réseau de gaz naturel.

  • Amélioration de l’environnement et agriculture durable

La substitution des engrais de synthèse par des fertilisants organiques provenant de biodéchets offre des avantages environnementaux considérables. Cette approche permet de revitaliser les sols en utilisant des ressources renouvelables et disponibles localement. En optant pour cette méthode, nous favorisons une agriculture plus durable et respectueuse de l'environnement.
 

Obligation de tri des biodéchets en 2024 : les évolutions de la loi AGEC

Afin de réduire la production des biodéchets et mettre en place une économie circulaire de la matière organique, la loi 2024, en accord avec le droit européen et la loi anti-gaspillage (AGEC) de 2020, étend l'obligation de tri des biodéchets à tous les producteurs de déchets.

Dès lors, les collectivités, les industriels et les entreprises doivent mettre en place des solutions de tri et de collecte de leurs biodéchets, tels que les restes de repas, les produits périmés non consommés, les déchets verts … afin de les valoriser, énergétiquement ou agronomiquement.

Quelles obligations pour les professionnels ? 

Pour les professionnels, cette nouvelle loi vient renforcer les précédentes :

  • Depuis 2012, toute personne qui produit ou détient une importante quantité de biodéchets est dans l'obligation de les trier et de les valoriser (auprès des filières adaptées). 
  • Depuis 2016, les professionnels qui produisent plus de 10 tonnes de déchets biodégradables et 60 litres d'huile par an sont concernés.
  • Depuis janvier 2023, ce sont les producteurs de plus de 5 tonnes par an qui doivent mettre en place une solution de tri et de valorisation. 
  • Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, la loi AGEC prévoit un tri à la source obligatoire des biodéchets, quel que soit leur volume de production.

Quelles sanctions ? 

Le non-respect de l’obligation de tri à la source et la valorisation des biodéchets peut entraîner des sanctions significatives prévues dans le Code de l'environnement. Un professionnel qui décide de ne pas trier ses déchets peut recevoir une amende pouvant aller jusqu’à 75 000€ et une peine de deux ans de prison.

Quelle obligation pour les collectivités ? 

Depuis le 1er janvier 2024, les collectivités doivent être en mesure de proposer une solution de tri à la source des biodéchets aux ménages et aux entreprises. Actuellement, seulement 40% de la population dispose de ce type de solution, ce qui représente environ 27 millions d’habitants en France. 

Pour l’heure, l’objectif du gouvernement est d’accompagner les collectivités à travers une aide financière pour accompagner ce nouveau geste de tri. 

Cette aide, appelée fonds vert, est un dispositif de financement destiné à soutenir des projets présentés par les collectivités territoriales et leurs partenaires publics ou privés afin d’accélérer la transition écologique dans les territoires. Ce fonds doit permettre de réduire la quantité de biodéchets présentes dans les ordures ménagères résiduelles par la généralisation du tri à la source et par la valorisation. 

Quel changement pour les ménages ? 

Comme pour les autres déchets (cartons, verres, journaux), les particuliers doivent suivre les consignes de tri à la source choisies par leur collectivité en matière de biodéchets. Cela peut prendre plusieurs formes : 

  • le compostage individuel dans son jardin ou avec un lombricomposteur en appartement, 
  • le compostage de proximité avec un espace dédié dans le quartier ou dans la copropriété, 
  • la collecte collective avec des points de collecte dans chaque quartier
  • et enfin la collecte en porte à porte avec une nouvelle poubelle dédiée aux biodéchets.

En fonction de la solution mise en place par votre collectivité, les consignes de tri peuvent varier. Par exemple, certains déchets tels que la viande, les agrumes ou les végétaux malades pourront être acceptés dans une collecte en porte-à-porte mais déconseillés dans des composteurs partagés.

En cas de non-respect, les particuliers peuvent se voir rappeler à l'ordre et leurs déchets peuvent ne pas être collectés. Aujourd’hui, les collectivités privilégient la sensibilisation et la communication pour encourager le respect des consignes de tri.

Comment trier, recycler et valoriser les biodéchets ? Nos solutions

Des solutions locales, adaptées à vos besoins.

Tri et collecte des déchets organiques avec Veolia

Veolia accompagne les producteurs de biodéchets - industriels, entreprises, collectivités - dans la définition et la mise en application de leurs stratégies de valorisation des biodéchets.

Tout d'abord en proposant des solutions pour sensibiliser le producteur de biodéchets afin de réduire les quantités produites et également de le sensibiliser aux bons gestes de tri, et en sélectionnant les moyens de pré-collecte et collecte les plus adaptés aux besoins des usagers. Ces besoins varient en fonction du producteur de biodéchets, de la quantité générée, de la spécificité des territoires.

La valorisation énergétique des biodéchets : la méthanisation

La méthanisation est une technologie clé dans la valorisation énergétique des biodéchets, offrant une solution durable pour la gestion des déchets organiques. Placés dans des digesteurs, les déchets sont dégradés par des bactéries. Ce processus de méthanisation produit du biogaz, une source d'énergie renouvelable. 

Le résidu issu de la méthanisation, appelé digestat, est riche en éléments nutritifs. Il est utilisé comme engrais organique pour enrichir les sols.

Production de biogaz à la STEP du Reyran grâce à la méthanisation

Les installations

On retrouve : 

  • des installations agricoles qui traitent principalement les effluents d'élevage, les résidus de cultures, et qui peuvent aussi accueillir d’autres biodéchets notamment de l’industrie agro-alimentaire. Elles contribuent à la diversification des revenus des agriculteurs tout en produisant de l'énergie et un digestat utilisable comme engrais organique.
  • des installations industrielles conçues principalement pour traiter les biodéchets issus de l'industrie agroalimentaire, des cantines, des supermarchés, etc.

La valorisation agronomique des biodéchets : le compostage individuel et industriel

Le compostage est une méthode de valorisation des biodéchets qui joue un rôle crucial dans l'économie circulaire, transformant les déchets organiques en amendements fertiles pour les sols. Veolia opère des plateformes de compostage sur lesquelles les biodéchets alimentaires, mélangés aux déchets verts, sont transformés en compost de qualité.

Le compostage industriel

Dans le contexte actuel d’appauvrissement des sols en matières organiques, il existe un réel besoin d'amendements organiques naturels que les composts de biodéchets peuvent en partie combler.

L'enjeu de la collecte des biodéchets est ainsi de transférer la matière organique et les éléments fertilisants contenus dans ces déchets vers les plaines agricoles. Cela est crucial pour accompagner le monde agricole face au double enjeu de produire plus et mieux. Le compostage industriel à grande échelle est donc essentiel pour accompagner la transformation écologique de l’agriculture.

Veolia est le premier producteur d’engrais et amendements organiques en France, offrant une gamme variée adaptée à toutes les cultures. Ces composts ont prouvé leur valeur agronomique en réduisant la nécessité d'utiliser des fertilisants chimiques et en aidant les cultures à résister à la sécheresse. De plus, ces amendements permettent de séquestrer du carbone, participant donc à solutionner l’un des grands défis de la chaîne de valeur agricole. 

Au-delà de l'intérêt environnemental et agronomique des fertilisants organiques, les volumes attendus de composts de biodéchets participeront à limiter la dépendance de la France et de l'Europe à des engrais minéraux importés et par ailleurs largement émetteurs de GES.

Le compostage individuel

En outre, certaines collectivités en zone urbaine proposent à leurs administrés des plateformes de compostage partagées  situées dans les quartiers. Ces installations permettent de produire du compost utilisable pour enrichir les espaces verts urbains. 

Les particuliers, quant à eux, peuvent adopter le compostage domestique pour leurs jardins, leurs bacs à fleurs et/ou leurs potagers grâce à la mise en place de composteurs individuels ou de bacs à compost partagés. Selon une enquête d’OpinionWay pour l’ADEME, en 2020, seulement 34% des Français compostaient leur restes alimentaires. 

Image d’illustration d’un personnage composant et valorisant ses déchets végétaux

Aujourd’hui, en développant cette pratique, qui s'inscrit pleinement dans un concept d'économie circulaire, il est possible de préserver la biodiversité, de renforcer la résilience des écosystèmes et de favoriser une production alimentaire durable.

Cependant, bien qu’il constitue un premier pas, le compostage individuel ne répond pas aux enjeux de fertilisation de nos plaines agricoles à moyen terme, à l’inverse du compostage industriel.

Aussi, les agriculteurs peuvent choisir eux aussi, à plus grande échelle, de mettre en place des installations de compostage de plus grande envergure pour traiter les déchets issus de leurs activités. Le compost produit est alors utilisé comme engrais organique pour enrichir les terres cultivables, améliorer les rendements agricoles et réduire l'empreinte écologique de l'agriculture.

Le compostage industriel est une réelle nécessité et une solution incontournable de l'agriculture durable de demain.

En tant que premier producteur d'engrais organiques en France, Veolia illustre l'importance de cette valorisation en produisant des amendements de haute qualité adaptés aux différents usages agricoles et horticoles.