17ème édition du Prix du Livre Environnement 2022

une invitation à repenser la sobriété énergétique du numérique et à changer notre regard sur les animaux mal aimés

Décerné ce 10 septembre au salon de la rentrée littéraire “Le Livre Sur la Place” à Nancy en France, le Prix du Livre Environnement de la fondation Veolia a récompensé Guillaume Pitron pour L’enfer numérique. Voyage au bout d’un Like (Les Liens qui Libèrent), et pour la mention jeunesse, Gilles Macagno pour Mauvaise réputation - Plaidoyer pour les animaux mal aimés (Delachaux & Niestlé). Cette 17ème édition du Prix met à l’honneur les meilleurs ouvrages de l’année et nous proposant de repenser le fonctionnement de nos sociétés et de nos modèles économiques ainsi que les solutions innovantes qui feront le monde de demain.

Le nombre croissant de livres candidats au Prix du Livre Environnement chaque année met en lumière l’intérêt pour les enjeux sociétaux et environnementaux dans le débat public aujourd’hui, mais aussi l’importance de diffuser des savoirs sur ces enjeux majeurs. Le président du jury, Dominique Bourg, a expliqué que « parmi la vingtaine de livres sur l’environnement, sur les près de 200 qui paraissent chaque année, nous sélectionnons avec ce Prix un livre qui apporte quelque chose à la connaissance du grand public, et pas seulement un livre savant. »

Les deux lauréats 2022

ADULTE

L'enfer numérique. Voyage au bout d’un like, de Guillaume Pitron.
Éditions Les Liens qui Libèrent - Septembre 2021 - 352 pages - 21€
 
Guillaume Pitron, journaliste et réalisateur, défend « un numérique responsable qui équilibre ses bienfaits et ses externalités négatives ». Pendant 2 ans, Guillaume Pitron a traversé une douzaine de pays pour réaliser une enquête sur le voyage d’un like, qui parcourt en moyenne 15 000 km. 
 
« Nous sommes accros à nos portables 24h/24, ce qui impose des infrastructures redondantes réparties sur toute la planète. D’ici 20 ans, pour le métavers de Facebook qui créera un double virtuel à chacun des 7 milliards d'humains, il faudra multiplier par 1000 notre puissance de calcul et développer encore les infrastructures, comme les 500 câbles sous-marins actuels qui s’étendent sur 1,2 millions de km, ainsi que le nombre de mines de graphite, principalement en Chine. Pour moi, le numérique est un instrument très utile, qui doit devenir responsable en équilibrant ses bienfaits et ses externalités négatives », a expliqué l'auteur.
 

L’enfer numérique. Voyage au bout d’un like de Guillaume Pitron

Jeunesse

Mauvaise réputation - Plaidoyer pour les animaux mal aimés, de Gilles Macagno.
Editions Delachaux et Niestlé - Mars 2022 - 96 pages – 19,90€

Pour Gilles Macagno, illustrateur et professeur de Sciences et Vie de la Terre en Bretagne, « c’est la connaissance qui nous aidera à respecter les animaux mal aimés ». 

L’auteur est parti de cette question : à quoi servent les nuisibles, toutes ces “sales bêtes” qui ont pourtant leur importance ? Il fait tomber les idées reçues sur les animaux ayant mauvaise réputation auprès des êtres humains : loups, renards, ours, moustiques, araignées et autres scorpions...

« Sur un ton humoristique, ce livre explique par exemple que le renard et sa réputation de “mangeur de poules” se nourrit surtout de campagnols, ce qui est très utile. Les humains doivent accepter de laisser un peu de place à la nature. C’est la connaissance qui nous aidera à respecter les animaux mal aimés », a conclu l’auteur.

Mauvaise réputation - Plaidoyer pour les animaux mal aimés de Gilles Macagno 
​Les lauréats et des membres du jury (de gauche à droite) : Thierry Vandevelde (fondation Veolia), Gilles Macagno, Dominique Bourg, Guillaume Pitron, Fanny Demulier.

L'impact du numérique sur l’environnement et la société demain

Lors de la cérémonie de remise du Prix, une table ronde sur le thème de “l'impact du numérique sur l’environnement et la société de demain” a réuni trois auteurs : Guillaume Pitron (L'enfer numérique. Voyage au bout d’un Like, Les Liens qui Libèrent), Gérald Bronner (Les Lumières à l’ère du numérique, PUF), et Mirwais Ahmadzaï (Les tout-puissants, Séguier). 
 
Gérald Bronner a expliqué que sur les réseaux, la disponibilité de l’information n’est plus régulée : ce n’est plus l’information qui a de la valeur mais c'est la disponibilité du cerveau de chacun qui est captée par les algorithmes. Il a ajouté : « Attention, ce qui prédit le mieux nos fausses croyances, c’est la pensée paresseuse : plus on a d’informations disponibles, plus on a de chance d’en trouver une proche de nos préférences. Je préconise donc que les résultats des moteurs de recherche soient pondérés par la représentativité des opinions dans l’espace public. »
 
Le Lauréat 2022 Guillaume Pitron a montré qu’il y a deux forces contraires dans le numérique : l'infobésité et l'efficacité des avancées technologiques d’où résultent des gains environnementaux. Par exemple, si la 5G consomme dix fois moins d'énergie pour les mêmes quantités de données, cette nouvelle technologie entraîne une augmentation de notre production de données. 
 « Il y a donc un paradoxe : plus une technologie est efficace, plus on l'utilise. Par contre, si on multiplie par deux la durée de vie de tous nos smartphones, on réduira fortement les pollutions. Selon moi, pour concilier numérique et environnement, les solutions seront collectives », a -t-il conclu. 
 
 

Le Prix du livre Environnement

Première reconnaissance littéraire sur les grands enjeux de l’environnement, ce Prix créé en 2006 vise à soutenir, encourager et promouvoir les écrivains et les maisons d’édition qui concourent à la sensibilisation du grand public aux enjeux majeurs de la planète. Il est décerné par un jury qui rassemble des écrivains, des experts de l’environnement et des personnalités engagées en faveur du développement durable.

>> Retrouvez le podcast réalisé par la REcyclerie avec le lauréat Guillaume Pitron
 

 

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