Pollution aux PFAS : quelles solutions pour les ressources en eau ?

goutte d'eau

Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) font partie des  “nouveaux polluants”  recherchés dans l’eau que Veolia livre aux consommateurs. Ces micropolluants sont très majoritairement d’origine industrielle. Leurs effets sur la santé humaine, au-delà de certains seuils, sont encore mal connus et suscitent une vigilance particulière de la part des pouvoirs publics. 

Conformément à la réglementation européenne en vigueur, Veolia analyse à grande échelle 20 PFAS dans l’eau qu’elle distribue aux consommateurs, et accompagne les collectivités locales en cas de dépassement de la limite réglementaire, pour mettre en oeuvre les mesures correctives incluant, si nécessaire, un renforcement du traitement de la ressource en eau, et pour informer les consommateurs des dépassements observés.

Substances per- et polyfluoroalkylées : de quoi s'agit-il ?

Les PFAS sont une très large famille de plusieurs milliers de molécules différentes. Ces substances sont très utilisées par l’industrie depuis les années 1950, en raison de leurs propriétés anti-adhésives, anti-feu, et imperméabilisantes. On les retrouve ainsi dans de multiples usages courants : les revêtements des poêles, les mousses anti-incendie, les emballages alimentaires, les cosmétiques, les textiles résistants à la chaleur… Les PFAS contiennent tous une ou plusieurs liaisons carbone-fluor particulièrement stables, ce qui les rend très peu dégradables une fois dispersés dans l’environnement.

Pourquoi les PFAS sont-ils parfois surnommés “polluants éternels ?”

Les PFAS (que l’on prononce “péfasse”) sont très persistants dans l’environnement. Ces substances contiennent toutes des liaisons carbone-fluor, qui comptent parmi les liaisons chimiques les plus stables de la chimie organique. Cela signifie qu’elles ne se dégradent pas après utilisation puis dispersion dans l’environnement (air, eau, sol, sédiments). La plupart des PFAS peuvent être facilement transportés dans l’environnement sur de longues distances, loin de leur source d’émission. 
Ce terme “polluants éternels”, même s’il reflète la propriété de persistance de ces micro-polluants dans l’environnement, n’est pas scientifiquement rigoureux, car pour les 20 PFAS aujourd'hui réglementés, des solutions existent pour les détecter, les quantifier, et traiter les eaux qui auraient été contaminées.


Les PFAS sont-ils dangereux pour la santé ? Quels effets ?

Les PFAS sont présents à des concentrations variables dans tout notre environnement, dans l’eau mais aussi dans l'air, dans les sols, et dans notre alimentation. Si les études scientifiques mobilisent aujourd'hui de nombreux chercheurs pour en comprendre les incidences exactes, certaines études suggèrent que des surexpositions aux PFAS pourraient avoir des effets notables sur la santé.

En France, dans son rapport public au titre de la mission gouvernementale sur les PFAS remis au Premier ministre en janvier 2024, le député du Rhône Cyrille Isaac-Sibille souligne que “d’après les experts scientifiques, les PFAS sont associés à des risques chroniques”, différents en fonction des PFAS et des niveaux d’exposition. Parmi les risques évoqués, il porte attention à "des effets hépatiques, avec une hausse du taux de cholestérol, une diminution de la réponse du système immunitaire à la vaccination, une hausse du risque de certains cancers, ou encore un risque accru d’hypertension artérielle chez la femme enceinte”

Veolia est en veille permanente sur l’évolution des connaissances qui s’élaborent, se discutent et se précisent sur le sujet au sein des institutions scientifiques.

Quelle réglementation pour les PFAS ?

La France a transposé dans son droit national la directive européenne eau potable de 2020, qui fixe notamment une limite de qualité pour 20 PFAS. Auparavant, la réglementation française ne posait aucune exigence quant à leur présence dans l'eau potable.

Dès lors, depuis le 1er janvier 2023, les PFAS sont à prendre en compte dans les exigences de qualité de l’eau distribuée : la somme des 20 PFAS réglementés ne doit pas excéder la limite de qualité de 0,1 microgramme par litre (soit 0,0000001 g/L) pour que l’eau soit conforme aux normes.

Cette surveillance est aujourd'hui obligatoire pour les services d'eau qui distribuent de l’eau potable (ou EDCH, eau destinée à la consommation humaine) jusqu'au robinet du consommateur (source : Anses). Veolia, partenaire de nombreuses collectivités, les accompagne pour dresser un premier état des lieux de leur présence dans l'eau distribuée. 

En cas de dépassement, c’est aux Agences Régionales de Santé (ARS) de décider d’éventuelles restrictions de consommation de l’eau. 

A partir du 1er janvier 2026, les ARS devront également intégrer de manière systématique les PFAS dans les contrôles sanitaires qu’elles effectuent sur l’eau distribuée. 

 

Ce que fait Veolia : mesurer pour agir

Leader sur le marché du traitement et de la distribution de l'eau en France, Veolia a engagé une campagne d’analyse nationale dès que des protocoles fiables d’analyse des PFAS ont été disponibles, pour établir très rapidement un premier état des lieux de la situation sur les services qu’elle opère pour le compte des collectivités.

Fin 2023, le groupe Veolia a lancé une vaste campagne de mesure pour analyser la présence éventuelle de PFAS dans l'eau qu'elle délivre aux consommateurs en France. 2 400 points de production gérés par Veolia, desservant plus de 20 millions d'habitants ont été analysés. En septembre 2024, la conformité de l'eau potable au regard des nouvelles normes PFAS a pu être attestée pour plus de 99% de ces contrats.
Veolia a par ailleurs décidé d'investir dans un dispositif d'intervention mobile inédit qui compte plus de 30 unités d’intervention dont 25 unités mobiles de traitement (UMT) et 6 laboratoires mobiles “Diabolo” pour mieux caractériser l'éventuelle pollution et définir le meilleur traitement de ces micropolluants.

Lorsque les seuils de qualité sont atteints, conformément à la réglementation, Veolia prévient la collectivité locale et l'Agence Régionale de Santé concernées, et les accompagne à la fois dans la recherche de solutions et dans la communication auprès des consommateurs.

Le diagnostic

Lorsqu'un dépassement est constaté, Veolia contribue aux investigations nécessaires à l'identification de l’origine des PFAS détectés dans la ressource en eau : est-ce un pic ou une pollution plus pérenne, vient-elle du sol, du puits de captage, ou d'un cours d'eau ?

En enquêtant sur l'origine et la nature de la pollution, Veolia est en mesure de déterminer la solution et si besoin le traitement approprié, car tous les PFAS ne se traitent pas de la même façon, et Veolia dispose de toute une panoplie de solutions à mettre en œuvre. 

Diabolo de Veolia

Faire le bon diagnostic : la solution Diabolo de Veolia

Diabolo est un laboratoire mobile unique, développé par la Recherche & Développement de Veolia, qui peut être installé au plus près du captage d’eau nécessitant un traitement. Il permet de définir quel est le charbon actif le plus efficace sur les micropolluants détectés, car chaque eau a sa particularité et sa réaction propre.

Diabolo sert aussi à déterminer la quantité théorique minimale de charbon nécessaire pour traiter l’eau, la fréquence de renouvellement des filtres et le coût associé. 

 

Quelles mesures correctives en cas de dépassement ?

Mesures d'urgence

En cas de présence de PFAS au-delà de la limite de qualité, des mesures immédiates peuvent être mises en œuvre pour assurer la sécurité de l'approvisionnement en eau. Cela peut inclure l’abandon de la ressource en eau contenant des PFAS, ou encore le déploiement d’unités mobiles de traitement (UMT).

Mesures pérennes

Plusieurs procédés de traitement sont adaptés au traitement des PFAS dans l'eau. 
Le charbon actif permet de capter (on parle alors “d’adsorption”) certains PFAS, et doit être régulièrement renouvelé car ses performances diminuent avec la quantité de PFAS retenus. 

Des procédés membranaires avancés, comme l’osmose inverse basse pression, peuvent également permettre de retenir une plus large gamme de PFAS. Ces techniques sont parfois combinées entre elles pour plus d’efficacité. 
Dans d’autres pays, des résines échangeuses d’ions sont utilisées pour traiter les PFAS présents dans la ressource en eau. En France, cette technologie de traitement nécessite toutefois d'obtenir un agrément de la part des autorités sanitaires.

 

Traiter rapidement les PFAS : la solution Unités Mobiles de Traitement (UMT)

Unités Mobiles de Traitement (UMT)

Veolia possède une grande expérience en matière de fourniture, installation et mise à disposition d'unités mobiles de traitement (UMT). Les UMT sont la solution idéale aux problèmes de qualité de l’eau, en cas de crises (sécheresse, inondation, pollution), ou de travaux dans une usine nécessitant une solution temporaire.

Veolia peut proposer toute une gamme de solutions aux collectivités pour leur permettre de résoudre rapidement et en souplesse leurs problèmes en matière de qualité d’eau ou de manques d’eau ponctuels.

Les UMT, assimilables à des conteneurs pour pouvoir être transportées facilement sur la route, intègrent différentes technologies qui permettent le traitement de diverses pollutions (turbidité, pesticides, certains PFAS, nitrates, fer, manganèse, arsenic, matière organique, …) ou la désalinisation d'eau de mer.

En cas de crise, les délais de transports, de raccordement et de mise en service peuvent être très courts. Ces unités peuvent également être mobilisées pour traiter les métabolites.


Et après ?

Les PFAS sont concentrés et capturés sur des supports de filtration spéciaux. Ces supports sont ensuite expédiés hors site pour être stockés et/ou éliminés dans des installations d’incinération dûment autorisées qui peuvent décomposer les PFAS à des températures élevées.

La présence des PFAS dans l’environnement (air, sol, eau, sédiments) constitue un enjeu récent pour les autorités publiques et la caractérisation de leur présence constitue une priorité pour ces mêmes autorités. En lançant un premier état des lieux sur les ressources en eau des services qu’elle opère pour le compte des collectivités françaises, Veolia contribue à cet effort de caractérisation au bénéfice de la sécurité sanitaire de l’eau distribuée.

Veolia dispose de solutions de traitement d’ores et déjà éprouvées dans d’autres pays du monde, où les législations sont différentes et lui ont permis de développer des programmes de R&D avancés consacrés à la détection et l’analyse des PFAS ainsi qu’à l’amélioration des technologies permettant leur traitement. Autant de compétences que Veolia met aujourd’hui au service de la lutte commune contre ces nouveaux polluants, en France comme partout dans le monde.

> Les métabolites de pesticides, autres micropolluants traités par Veolia.

 

Août 2024