À la croisée de trois métiers : quand les déchets de l'eau deviennent énergie

Incinération de déchets

Les boues d'épuration sont le principal déchet produit par les stations d’épuration à partir des différents effluents liquides qu’elles sont amenées à traiter.

Constituées de matières organiques ainsi que de matières minérales, on en distingue trois types. Les boues primaires, qui sont le résultat de la décantation des effluents et ont un fort taux de matière minérale, les boues physico-chimiques, qui ressemblent aux boues primaires mais contiennent des produits floculants, et les boues biologiques ou boues activées, issues du traitement bactérien.

« Avec le boom des stations d’épuration, le volume des boues a considérablement augmenté », indique Paul-Antoine Sebbe, directeur général de Sede, filiale de Veolia, spécialisée notamment dans le traitement et la valorisation des boues. Comme pour les eaux usées, le grand défi est donc de ne plus les considérer comme des déchets mais, à l’instar des boues des villes du XIXe siècle, comme une ressource à valoriser. Alors que faire de ces boues ?

Pierre Forgereau, directeur régional Hauts-de-France chez Veolia, revient sur les trois principales manières de valoriser les boues industrielles et urbaines. Dans un premier temps, tout en en surveillant la qualité sanitaire, « ces boues peuvent être utilisées pour l’épandage agricole des sols. Cela a un impact agronomique puisqu'ils vont augmenter leur valeur fertilisante», précise-t-il. Aujourd’hui, 75% des boues de stations d’épuration sont épandues sur les sols agricoles.

Les boues peuvent aussi être compostées avec d'autres déchets verts pour en faire des intrants agricoles et apporter aux champs de la matière organique plus riche. 

« La troisième valorisation, c’est d’en faire du biogaz. C’est quelque chose qui existe depuis longtemps mais qui revient avec la crise énergétique. De plus en plus de collectivités, comme celles d’Angers ou d’Hénin-Beaumont, investissent pour en produire », souligne Pierre Forgereau.