La Directive des “Eaux résiduaires urbaines”, dite DERU, adoptée en 1991, fixait les exigences minimales concernant la collecte, le traitement et la surveillance des eaux usées urbaines, notamment celles issues des ménages.
Si sa mise en œuvre a largement contribué à améliorer la qualité des milieux aquatiques, elle prenait insuffisamment en compte les enjeux qui ont émergé, ou se sont amplifiés, depuis les années 1990. C’est pourquoi la Commission européenne a initié un processus de révision en 2023 aboutissant à la publication, le 12 décembre 2024, de la nouvelle directive, dite DERU 2. Ses dispositions devront être transposées dans le droit national avant le 31 juillet 2027, afin d’être pleinement effectives.
Cette nouvelle directive représente une véritable opportunité pour les territoires, car elle permet :
- de mieux protéger durablement l’environnement, au bénéfice de la santé, des écosystèmes et des populations ;
- de renforcer la transition énergétique, en réduisant les consommations dans un souci d’exemplarité ;
- et de s’adapter plus efficacement au dérèglement climatique, afin de protéger les territoires urbains face à des épisodes pluvieux plus intenses et plus fréquents.
Vers plus de sécurité écologique
L’état de l’environnement impacte directement la santé des organismes qui y vivent et des populations ainsi que leur cadre de vie. La DERU 2 vise ainsi à renforcer la prévention en impulsant la réduction à la source des micropolluants et en imposant le traitement des micropolluants notamment les résidus pharmaceutiques ou cosmétiques.
La directive prévoit que 80% des micropolluants cible reçus par temps sec devront être éliminés pour les stations de plus de 150 000 équivalent habitants (EH), et pour les agglomérations de plus de 10 000 EH, qui déversent dans une zone définie comme “à risque”.
Pour répondre à ces exigences, Veolia dispose d’une gamme complète de solutions, notamment pour identifier et réduire les sources de pollution.
Vers la neutralité énergétique du secteur de l’assainissement
La DERU 2 impose la réalisation d’audits énergétiques pour les systèmes d’assainissement de plus de 10 000 EH. Une obligation qui constitue une opportunité d’optimisation permettant de réduire les consommations d’énergie et de valoriser les ressources existantes telles que : le méthane issu des boues d’épuration, la chaleur récupérable des eaux usées, ainsi que les surfaces disponibles pour l’installation de panneaux solaires.
Dans cette logique, Veolia met en œuvre des outils pilotés par l’intelligence artificielle, afin de réduire significativement les consommations d’énergie sur les stations d’épuration, tout en déployant une large palette de solutions de valorisation énergétique, qu’il s’agisse d’autoconsommation ou de revente externe.
Vers des villes plus résilientes face au risque
Le dérèglement climatique intensifie les évènements pluvieux et les risques d'inondation ce qui met à l’épreuve nos infrastructures (usines, réseaux) et intensifie les déversements des réseaux d’assainissement au milieu ce qui peut impacter les usages qui en dépendent, tels que les eaux de baignades ou les activités de conchyliculture.
La DERU 2, à travers son article 5, exige donc :
- l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de gestion intégrée des eaux usées pour certaines agglomérations ;
- l’adoption, dans ces plans, d’un objectif chiffré de réduction des déversements des réseaux par temps de pluie.
Elle encourage également le recours à des solutions fondées sur la nature, pour limiter les impacts du dérèglement..
Dans cette optique, Veolia conçoit et déploie des dispositifs innovants pour réduire ces risques, à l’image de l’offre Econet à Dinard.
La DERU 2 ne se limite donc pas à une simple contrainte réglementaire : elle ouvre la voie à une approche plus intégrée et durable de la gestion des eaux usées, où performance environnementale, sobriété énergétique et résilience urbaine se conjuguent.