Quel est l’impact des décharges sur la qualité de l’air et de l’eau ?
La gestion des déchets est un enjeu environnemental majeur, et les décharges en sont l’une des formes les plus visibles. Mais au-delà des amas de détritus, ce sont surtout leurs effets invisibles qui inquiètent : une gestion inadaptée peut contaminer durablement l’air que nous respirons et l’eau que nous consommons, avec des conséquences directes sur la santé humaine.

Quels sont les types de décharge ?
Il existe plusieurs types de décharges, classées selon la nature des déchets qu’elles accueillent et de leur niveau de contrôle. Cette classification permet d’évaluer plus précisément les risques de pollution, notamment sur l’air, l’eau et les sols. On distingue quatre grandes catégories :
- Les décharges sauvages : ce sont des dépôts illégaux, sans encadrement ni protection. Très polluantes, elles peuvent contaminer les sols, les nappes phréatiques et dégrader la qualité de l’air. Elles représentent un risque direct pour la santé et l’environnement.
- Les installations de stockage de déchets inertes (ISDI) : elles reçoivent des matériaux comme les gravats, briques ou terres non polluées. Ces déchets ne réagissent pas chimiquement, ce qui limite les risques, mais une gestion adaptée reste nécessaire.
- Les installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) : elles accueillent notamment les déchets ménagers. Pour limiter leur impact, elles doivent être équipées de systèmes d’étanchéité, de collecte des lixiviats et de captage des gaz issus de la décomposition.
- Les installations de stockage de déchets dangereux (ISDD) : réservées aux déchets les plus toxiques (amiante, solvants, boues industrielles…), elles sont encadrées par des règles très strictes pour éviter toute fuite vers l’air, l’eau ou le sol.
Quelles sont les principales sources de pollution de l’air et de l’eau liées aux décharges ?
Les impacts environnementaux des décharges se manifestent principalement par deux formes de pollution : atmosphérique et hydrique. Ces phénomènes dépendent du type de déchets stockés, des conditions météorologiques, et surtout du niveau de confinement et de traitement mis en place.
Décharge et qualité de l'air
Quels sont les symptômes d'une mauvaise qualité de l'air ?
L’exposition à un air pollué peut provoquer des irritations des yeux ou de la gorge, de la toux, des maux de tête ou des troubles respiratoires. Ces symptômes sont fréquemment signalés par les riverains vivant à proximité de sites de stockage, notamment chez les personnes vulnérables comme les enfants ou les personnes âgées.
Comment les décharges contribuent-elles à la pollution de l'air ?
Dans une décharge, plusieurs phénomènes peuvent dégrader la qualité de l’air, en particulier lorsque le site n’est pas correctement encadré.
- Décomposition des déchets organiques : en milieu sans oxygène, ce processus produit du méthane, un gaz à effet de serre très puissant. Sans système de captage, il s’échappe directement dans l’atmosphère.
- Brûlage à ciel ouvert : cette pratique, encore observée dans certaines décharges non réglementées, libère des particules fines, des composés organiques volatils (COV) et des dioxines, nocifs pour l’environnement et la santé.
- Évaporation de polluants : certains déchets émettent des COV même sans combustion. Ces composés favorisent la formation de l’ozone troposphérique, un gaz irritant pour les voies respiratoires.
- Manque de dispositifs de traitement : dans les installations les plus anciennes ou mal entretenues, l’absence de captage du gaz entraîne une pollution atmosphérique persistante.
Dans les centres les plus récents, des systèmes de captage permettent de limiter ces émissions, voire de valoriser une partie du gaz sous forme d’énergie en créant du biogaz, par exemple. Mais sur de nombreux sites anciens ou mal gérés, la pollution atmosphérique reste une réalité quotidienne.
Décharge et qualité de l'eau
Quels sont les critères de la qualité de l'eau ?
La qualité de l’eau repose sur l’analyse de plusieurs critères :
Paramètres microbiologiques : indicateurs de contamination par des bactéries comme E. coli.
- Paramètres physico-chimiques : pH, turbidité, conductivité, température, taux d’oxygène dissous.
- Paramètres chimiques : concentration en nitrates, métaux lourds, pesticides ou composés organiques volatils (COV).
- Paramètres organoleptiques : goût, odeur, couleur.
Lorsqu’un site de stockage est mal isolé ou mal entretenu, ces paramètres peuvent être altérés par la migration de polluants, en particulier via les lixiviats.
Quels sont les impacts des décharges sur la qualité de l'eau ?
Lorsque les décharges ne disposent pas d’un système de confinement efficace, elles peuvent altérer durablement la qualité des eaux souterraines et de surface. Plusieurs types d’impacts sont à surveiller :
- Pollution chimique : les liquides issus des déchets (lixiviats) peuvent contenir des substances toxiques comme des métaux lourds, des nitrates, des hydrocarbures ou des résidus de pesticides, susceptibles de contaminer les nappes phréatiques.
- Contamination microbiologique : les eaux proches d’une décharge peuvent être polluées par des bactéries pathogènes, comme E. coli, présentant un risque pour la santé si l’eau est utilisée à des fins de consommation ou d’irrigation.
- Dégradation des écosystèmes aquatiques : la présence de polluants organiques ou de nutriments en excès (nitrates, phosphates) peut provoquer des déséquilibres écologiques, comme l’eutrophisation, qui appauvrit l’oxygène disponible dans l’eau et met en danger la faune et la flore.
- Risques sanitaires : une eau contaminée par une décharge peut entraîner des troubles digestifs, des infections, voire des effets à long terme en cas d’exposition prolongée à certaines substances chimiques.
Ces impacts sont d’autant plus préoccupants dans les zones où l’eau souterraine est utilisée pour l’alimentation ou l’agriculture, ou lorsque les décharges sont situées à proximité de rivières ou de zones humides sensibles.
Quels sont les impacts des dangers des décharges sur la santé ?
Les risques pour la santé sont multiples, qu’il s’agisse de contacts directs ou d’une exposition à un environnement dégradé :
Troubles respiratoires : l’inhalation de particules fines, de gaz toxiques ou de fumées issues du brûlage à ciel ouvert peut aggraver l’asthme, provoquer des bronchites chroniques ou d’autres maladies pulmonaires.
- Exposition à des substances toxiques : les lixiviats peuvent contenir des métaux lourds ou des composés organiques volatils, susceptibles d’entraîner des troubles neurologiques, des pathologies rénales, des cancers ou des perturbations hormonales.
- Maladies infectieuses : les déchets organiques en décomposition favorisent la prolifération de micro-organismes pathogènes, augmentant les risques de transmission de maladies comme la leptospirose ou la schistosomiase.
- Prolifération de nuisibles : rats, moustiques et autres vecteurs de maladies trouvent dans les décharges un environnement propice à leur développement, ce qui renforce les risques sanitaires pour les riverains.
- Impacts sur les populations vulnérables : les enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées sont plus sensibles aux polluants présents dans l’air ou l’eau à proximité des sites.
- Risques professionnels : les personnes travaillant sur les décharges sont particulièrement exposées aux poussières, produits toxiques et micro-organismes, ce qui augmente les risques de troubles respiratoires, cutanés ou digestifs.
Une mauvaise gestion des déchets n’affecte donc pas seulement l’environnement : elle constitue un véritable enjeu de santé publique, en particulier dans les zones densément peuplées ou mal équipées en dispositifs de contrôle.
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