Renforcer l'autonomie énergétique des territoires en valorisant les déchets

Pour répondre aux aspirations citoyennes, à l’autonomie locale et à la préservation de l’environnement, de nombreux territoires s’engagent dans des démarches de “territoires à énergie positive”, non seulement pour réduire leurs besoins en énergie au maximum, mais aussi pour les couvrir par des énergies renouvelables locales, à 100% ou plus.
Image d’illustration pour l’autonomie en énergie des territoires grâce à la valorisation énergétique des déchets - Veolia France

Source d’énergie produite localement, les déchets non recyclables constituent un potentiel de valeur qui mérite d’être mieux exploité.

-> Les faits

3e source

La valorisation énergétique des déchets représente la 3e source de production d'électricité renouvelable, après l'hydraulique et l'éolien.

 

1,6 milliard

En 2018, l’énergie produite grâce aux déchets a permis une économie de 1,6 milliard de litres de fioul.(1)

 

58%

des Français estiment que les investissements des collectivités locales doivent augmenter pour les dispositifs d’énergie verte et de transition énergétique.(2)

 

 

20 points d’écart

En 2015, un tiers des déchets municipaux bénéficie d’une valorisation énergétique en France, contre 53% pour le Danemark.

 

47%

La production d’électricité (hors valorisation des déchets) représente 47% des émissions de gaz à effet de serre du secteur énergétique.(3)

 

Sources :
1) Données Ademe.
2) Sondage Ipsos.
3) Données RTE.

> S'engager vers des territoires à énergie positive

La valorisation énergétique des déchets à proximité du lieu où ils sont produits permet aux territoires, dans le respect de la hiérarchie des traitements, de mettre en place des dynamiques environnementales et sociales vertueuses, en donnant la priorité à la réduction des déchets, au réemploi, et au recyclage.

Elle permet de réduire la dépendance énergétique du territoire à des énergies venant d’ailleurs, souvent de très loin. De ce fait, elle réduit le coût de transport des énergies et les déperditions liées à l’acheminement. Proches de points de collecte, les unités de valorisation énergétiques (UVE) permettent aussi de limiter le trafic routier de transport des déchets sur de longues distances, et les émissions de gaz à effet de serre associées.

Les UVE ont la capacité de s’intégrer au paysage urbain. Réglementées et contrôlées par les services de l’Etat, leur consommation d’espace est limitée par rapport aux solutions de stockage de déchets. Elles peuvent aller jusqu'à favoriser la biodiversité locale.

Chaîne de tri des déchets

Bon à savoir
Des installations sur-mesure pour les collectivités moins peuplées

L'installation d'une UVE n'est pas réservée aux collectivités de grande taille. Une communauté de communes de moins de 150 000 habitants et produisant 50 000 tonnes de déchets peut déjà bénéficier de coûts très compétitifs de valorisation de déchets. Veolia accompagne les projets dans une logistique sur-mesure, en phase avec les attentes du syndicat. Chaque UVE est donc dimensionnée spécifiquement, en fonction des volumes réels de déchets à traiter.

« Nous prenons en compte l'ensemble des dispositifs de traitement et de valorisation des déchets sur un territoire, et nous tâchons d'anticiper les évolutions à venir en termes de population et de tonnage. »

Jean-Marc Manais
Directeur Technique Recyclage et Valorisation des Déchets France, Veolia

L'UVE du Grand Reims a ainsi noué un partenariat avec la Ligue de Protection des Oiseaux pour installer un nichoir pour faucon pèlerin sur sa cheminée, haute de 80 mètres. 

Pour les habitants, l'énergie produite permet de chauffer des logements avec une énergie renouvelable et compétitive en termes de prix, du fait d'un taux de TVA réduit. Une UVE contribue aussi au dynamisme économique du territoire, car elle fait appel localement à des emplois de techniciens hautement qualifiés. 

En rénovant leurs UVE et en misant sur des technologies de dernière génération, les collectivités peuvent à la fois produire de l’électricité et de la chaleur en quantités suffisantes pour alimenter plusieurs quartiers, voire la totalité d’une ville.

Et si la production de chaleur nécessite la présence d'un réseau de chaleur à proximité, la production d’électricité est possible sur tous types de territoires.

Femme dans usine à déchets

Dézoom

« Basées sur des technologies éprouvées qui limitent l'impact environnemental de l'installation, et situées au plus près des points de collecte de déchets, les unités de valorisation énergétique sont une solution vertueuse et performante de production d'électricité et de chaleur. »

Jean-Marc Marsais,
Directeur Technique Recyclage et Valorisation des Déchets France, Veolia

Lille - Valoriser les déchets pour supprimer le charbon

C'est grâce à la construction de l'une des plus grandes autoroutes à chaleur d'Europe qu'une centrale à charbon a pu être fermée, permettant au territoire de se chauffer grâce à une source d'énergie locale. Le chantier a été assuré par Veolia et soutenu par l'Ademe. Cette autoroute à chaleur permet de relier l'unité de valorisation énergétique d'Halluin à 6 villes de la Métropole Européenne de Lille, et assure le chauffage de bâtiments communaux et de 70 000 logements collectifs, à un tarif préférentiel, cette source d'énergie bénéficiant d'une TVA à taux réduit. Cette énergie propre permet de baisser les émissions de CO2 de 50 000 tonnes et d'améliorer significativement la qualité de l'air en réduisant les émissions à particules fines liées à la combustion du charbon.

> Maximiser la production d'énergie

La modernisation et l’optimisation des unités de valorisation énergétiques existantes est un levier déterminant pour accroître la production d’énergie locale. 

Le développement de la co-génération, à savoir de la production simultanée de chaleur et d’électricité à partir d’une même installation, comme le recours plus général aux technologies les plus performantes permet de produire plus d’énergie à partir de la même quantité de déchets. 

Mais le levier technologique n’est pas le seul facteur d’amélioration. Un pilotage optimisé des flux de matières au niveau du bassin de vie, qui, après tri des déchets correspondants aux critères de filières de recyclage, sélectionne ceux au pouvoir calorifique le plus important, doit contribuer à maximiser l’extraction de valeur issue des déchets.

Usine de tri

Reims - Production d'électricité ou de chaleur : il n'y a plus à choisir !

Un groupe turbo-alternateur a ainsi été mis en service sur l'unité de valorisation énergétique Remival pour assurer la production de plus de 12 000 MWh d'électricité à partir de la vapeur produite - soit l'équivalent de la consommation de plus de 5 000 personnes / an. 

Ce dispositif vient renforcer le processus de valorisation énergétique existant, qui permettait déjà de transformer en énergie thermique la chaleur produite par la combustion des déchets et d'alimenter le réseau de chauffage urbain de quartier Croix-Rouge à Reims.

Une approche intégrée de la performance, abordant tous les enjeux, de l’adaptation au cadre réglementaire à l’exploitation technique en passant par l’organisation interne, s’appuyant sur un engagement managérial fort et la capacité à réaliser des benchmarks au niveau national et international peut permettre de réaliser des gains supplémentaires. 

Grâce à une démarche structurée et collaborative, les UVE peuvent inscrire leurs activités dans une logique d’amélioration continue, réduire leur taux de panne, maximiser leurs heures de fonctionnement, produire plus d’énergie, et plus de valeur. Ces progrès - comme les éventuelles difficultés rencontrées - méritent d’être largement partagés avec les habitants, qui doivent connaître, au-delà du coût, la valeur de leurs déchets.

Deux femmes devant grand écran avec chiffres

Utiliser la donnée pour répondre aux enjeux de de transparence

A Bordeaux métropole, à partir de 2020, les informations concernant la production énergétique issue de la valorisation des déchets seront transmises en temps réel à la collectivité, qui pourra informer élus et habitants en toute transparence. 

Les données, réceptionnées par les systèmes informatiques municipaux, seront accessibles en temps réel aux services techniques. 

Cette démarche permettra aux collectivités d'apporter via leur site internet des informations concrètes et précises sur le devenir des déchets et la quantité d'énergie qu'ils permettent de produire. 

Ils l'ont fait 
Des procédés de traitement ultra-performants au bénéfice des habitants et d'un industriel

D'une capacité de 60 000 tonnes par an, une nouvelle UVE est en cours d'implantation à la Chapelle-Saint-Luc, près de Troyes dans l'Aube. Dotée d'un procédé de traitement ultra performant (technologies de double filtration, plateforme de maturation), elle permettra de produire annuellement 41 GWh d'électricité, soit l'équivalent de la consommation électrique d'une ville de près de 50 000 habitants, et 60 GWh d'énergie thermique par an, soit l'équivalent de la consommation de 8 900 habitants. L'énergie produite sera réinjectée dans le réseau de chaleur du Grand Troyes et utilisée par un industriel voisin, tous deux situés à proximité de l'installation.

> Demain, les combustibles solides de récupération

Comment continuer à progresser dans la production de chaleur renouvelable, et atteindre l’objectif national de multiplication par 5 d'ici 2030 ? Comment, par ailleurs, réduire de 30% la consommation d'énergie fossile d'ici 2030 ? 

De nouvelles formes de valorisation énergétique des déchets doivent pouvoir y contribuer, et les collectivités concourir à l’atteinte de ces objectifs nationaux. Sans compter que la réduction de 50% des capacités de stockage des déchets en 2025 pose un défi majeur aux collectivités : comment valoriser d’ici là 8 millions de tonnes de déchets supplémentaires ?

Les dispositions déjà initiées – prévention de production des déchets à la source, nouvelles responsabilités élargies des producteurs (REP), extension des consignes de tri sur les emballages ménagers, interdiction despailles et touillettes... – permettront au mieux de traiter 1 million de tonnes supplémentaires. Ce sont donc 7 millions de tonnes qui devront trouver une voie de recyclage ou de valorisation, qui n’existent pas aujourd’hui.

En l’état, des techniques de recyclage disponibles et des projections que nous pouvons en avoir à horizon des prochaines années, le développement de la valorisation énergétique de Combustibles solides de récupération (CSR) offre des perspectives majeures.

Homme triant des déchets

Les CSR sont produits après la valorisation sous forme de matière des flux de déchets, ne se posant de fait pas en compétition avec le recyclage matière, mais en étant complémentaires. 

C’est donc parce qu’elle constitue une alternative de premier ordre au stockage, et qu’elle s’inscrit dans une logique de substitution aux énergies fossiles, que cette nouvelle forme de valorisation énergétique est désormais souhaitée et encouragée par les pouvoirs publics. 

L'Ademe a lancé des premiers appels à projets. Pour les collectivités, il peut s’agir d’une opportunité autant environnementale qu'économique à saisir, pour participer au renforcement de la contribution des déchets au mix énergétique national.

Ils l'ont fait 
A Dombasle, les Combustibles Solides de Récupération (CSR) remplacent le charbon

Solvay et Veolia ont lancé la construction d’une centrale de production d’énergies bas carbone de type cogénération, en remplaçant le charbon par des combustibles. Un projet d’écologie industrielle baptisé Dombasle Énergie. Il consiste à remplacer les trois chaudières à charbon par une chaufferie équipée de deux fours à combustibles solides de récupération, fabriqués à partir de déchets non dangereux qui étaient jusqu'ici stockés. 

Cette usine sera l’une des chaufferies CSR les plus emblématiques en France et en Europe. En consommant et en valorisant 350 000 tonnes de CSR par an venant de la Région Grand Est et des régions limitrophes, elle divisera par deux l’empreinte carbone du site historique de Solvay et permettra d'éviter l'importation de 200 000 tonnes de charbon par an. 

Bon à savoir
Les appels à projets de l'Ademe

Bacs recyclage bleus

L'Ademe a lancé en septembre 2019 son 3e appel à projets « énergie CSR » pour poursuivre le développement d'unités de valorisation CSR, visant à ce stade 1,5 million de tonnes par an d'ici 2025. Cela représente un potentiel énergétique de 100 MW par an d'ici 2025.

Comme les entreprises des secteurs industriel, agricole et tertiaire, les entités publiques peuvent candidater. 

L'Ademe donne la priorité aux projets qui proposent des solutions de substitution à des installations utilisant des combustibles très émetteurs de CO2, comme le charbon par exemple. 

Elle priorise également les projets répondant à l'approvisionnement en CSR local, produits à partir de refus de tri de déchets d'activité économique (DAE) après extraction maximale de la matière recyclable.

POUR EN SAVOIR PLUS SUR NOS SOLUTIONS POUR RENFORCER L'AUTONOMIE
ENERGETIQUE DES TERRITOIRES EN VALORISANT LES DECHETS 

Photographie de Jean-Marc Marsais, Directeur Technique, Veolia - Recyclage et Valorisation des Déchets France - Veolia France

 

Jean-Marc Marsais

Directeur Technique, Veolia - Recyclage et Valorisation des Déchets France

T +33 (0)1 85 57 84 05

"Environnement et territoires : 15 propositions pour faire la différence" est une initiative du groupe Veolia en partenariat avec Valeurs Vertes pour nous inspirer et répondre aux attentes des français en matière environnementale  

 

Visuel de la première de couverture du livre blanc "Environnement et territoires : 15 propositions pour faire la différence" réalisé par Veolia en collaboration avec Valeurs Vertes