Niveau des fleuves et nappes : demain la France à sec ?

Avec des températures en hausse et des sécheresses de plus en plus fréquentes, le changement climatique aura de profonds impacts sur le cycle de l’eau en France. Si nous n’y prenons garde, les manques d’eau pourraient bientôt se multiplier. Veolia prépare dès aujourd’hui les solutions pour garantir à tous l’accès à ce bien essentiel.

Les paysages verdoyants de nos campagnes seront-ils bientôt de lointains souvenirs ? Si l’on en croit le dernier rapport du GIEC, il y a fort à parier que nombre de collines aujourd’hui couvertes d’herbe humide seront demain dénudées et craquelées. Ce rapport confirme en effet que le climat au Nord de la France ressemblera bientôt à celui du Sud-Ouest, ce dernier se rapprochant plutôt de l’Espagne ou de l’Afrique du Nord.

Avec, comme première conséquence, un cycle de l’eau fortement perturbé. Si les précipitations moyennes changent peu sur l’année, la concentration des pluies sur des périodes courtes succédant à de longues périodes sèches réduit la capacité des sols à absorber l’eau. A la clé, des nappes phréatiques qui se rechargent mal, des cours d’eau dont le débit baisse… et une situation de stress hydrique qui pourrait bien devenir chronique dans de nombreuses régions de l’Hexagone.

Prenons les fleuves : en 2017, à la suite d’une longue sécheresse, le débit du Rhône avait baissé de 30% par rapport aux 20 dernières années. Une situation qui pourrait bien se reproduire… et s’installer durablement. On estime en effet qu’en 2050, le Rhône aura perdu 30% de son débit d’étiage (débit minimal du cours d’eau), avec des impacts de toutes sortes : augmentation de la concentration des polluants, diminution de la production des usines hydroélectriques, difficultés à irriguer les cultures, impossibilité de pêcher… 

L’ensemble des cours d’eau du territoire métropolitain pourraient connaître une évolution similaire, avec une baisse de débit qui pourrait atteindre, dans les scénarios pessimistes, jusqu’à 40% sur la moitié nord de la France et de 30 à 50% dans la moitié sud d’ici 50 ans.

Le niveau de remplissage des nappes phréatiques est lui aussi menacé, avec la prévision d’une baisse qui pourrait atteindre -25% d’ici 50 ans.. Et qui dit nappes moins remplies, dit une moindre disponibilité en eau pour les usages…

Veolia a représenté l’évolution de la sécheresse des cours d’eau et des nappes en France d’ici 20 à 50 ans, sur la base des résultats du projet Explore2070 du scénario intermédiaire A1B du GIEC. Les deux cartes ci-dessous montrent les sécheresses accrues que devrait subir le territoire.

 

Demain, le territoire devrait subir des sécheresses accrues

Sécheresse des cours d’eau (2012 - 2020)

Carte de sécheresse des cours d’eau en France sur la période 2012 - 2020

Sources Propluvia (2021)

Sécheresse des cours d’eau, horizon  2046-2065

Carte prévisionnelle de sécheresse des cours d’eau en France, horizon 2041-2065

Sources : Projet Explore 2070 (2012) et rapport de synthèse - Simulation climatique médiane, SRES A1B

Sécheresse des nappes (2012 et 2020)

Carte de sécheresse des nappes phréatiques en France sur la période 2012 - 2020

Sources : Propluvia (2021)

Sécheresse des nappes, horizon 2046-2065

Carte prévisionnelle de sécheresse des nappes phréatiques en France, horizon 2041-2065

Sources : Projet Explore 2070 (2012) et rapport de synthèse - Simulation climatique moyenne, SRES A1B

Sécuriser l’accès à l’eau en étant plus sobres dans nos usages et en développant des ressources alternatives

Le sujet est urgent ; car c’est maintenant que doivent être déployées des solutions pour sécuriser l’accès de tous à l’eau. Des solutions qui doivent être accompagnées d’une évolution profonde de nos manières de consommer l’eau, en adoptant des réflexes de sobriété.

Première solution, l’interconnexion des réseaux d’eau, afin de mieux répartir les tensions hydriques, et permettre la solidarité entre les territoires. Les pénuries qu’a connues la Corrèze en 2019 n’auraient pas eu lieu si les réseaux avaient été mieux interconnectés.

Deuxième levier, la lutte contre les fuites dans les réseaux grâce à des outils digitaux de pilotage. Aujourd’hui, ces fuites peuvent représenter jusqu’à 20% des volumes. 

En complément de ces leviers de gestion, d’autres solutions sont développées pour restaurer le cycle naturel de l’eau. En récupérant les eaux de pluies, qui bien que non potables peuvent servir à de nombreux usages : irrigation, arrosage, nettoyage… Et, enfin, en réutilisant les eaux usées, après traitement.

Cette dernière solution présente un immense potentiel. Raccourcissant le cycle naturel de l’eau, la « REUT » permet de réutiliser de l’eau dont l’on dispose en quantités importantes – et croissantes avec la population – plutôt que de la réintroduire dans le milieu naturel. Il s’agit donc d’une ressource locale, entièrement renouvelable, qui peut fortement améliorer le bilan hydrique d’un territoire, dans un circuit circulaire.

Encore très peu exploitée en France, la REUT est aujourd’hui une technologie bien maîtrisée, très répandue dans tous les pays qui manquent déjà d’eau, de l’Espagne à Israël, en passant par la Namibie, où la station de traitement de Windhoek opérée par Veolia transforme 21 000 m3 par jour d’eaux usées en eau potable, permettant de sécuriser l'approvisionnement en eau potable de la capitale.

Si la multiplication des sécheresses apparaît aujourd’hui inéluctable, le manque d’eau douce, lui, n'est pas une fatalité. Les solutions existent. A nous de les mettre en œuvre !


 

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POUR EN SAVOIR PLUS SUR NOS SOLUTIONS :

Vincent Chevalier

Directeur Energies et Décarbonation

Veolia Eau France - Direction du Développement

T +33 6 27 33 13 69