Réutilisation des eaux usées et traitées (REUT) : une solution pour pérenniser les activités industrielles en période de sécheresse

Stress hydrique, conflits d’usages, réglementation de plus en plus contraignante… De nombreux facteurs restreignent l’utilisation de l’eau douce et contribuent à mettre en péril la pérennité de certaines activités industrielles. Face à ces enjeux, la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) est une solution efficace, fiable et rentable.
Leader mondial de l’eau, Veolia dispose des méthodes et des technologies les plus abouties pour réduire les consommations d’eau, valider et adapter la REUT aux process industriels.

La réutilisation des eaux usées traitées (REUT)
Une nouvelle réglementation, de nouvelles opportunités

 

La réglementation européenne fixe de nouveaux objectifs en matière de réutilisation d'eaux usées traitées.

Découvrez les opportunités offerte par cette nouvelle réglementation et assurez le succès de projets de REUT !
 

L'impact du changement climatique est de plus en plus tangible. En France, en 2019, des arrêtés préfectoraux ont limité l'usage de l'eau douce dans 87 départements.

   Un phénomène qui touche par ricochet les industriels, explique Thierry Trotouin, directeur des marchés industriels au sein de l'activité Eau France de Veolia. En effet, l'accès à la ressource étant réservé prioritairement aux foyers et aux agriculteurs, les industriels peuvent se voir imposer des mesures de réduction des consommations d’eau par la DREAL* s’ils utilisent plus de 100 000 m3 d’eau par an. Les restrictions d’accès à la ressource et la multiplication des conflits d’usages sont devenues des enjeux majeurs pour les industriels dans la mesure où la pérennité de leur activité peut être menacée. 

Réduire d'un tiers sa consommation d'eau grâce à la REUT

En Bourgogne, un industriel important du recyclage de déchets plastiques utilise chaque année plus de 100 000 m3 d'eau pour nettoyer et recycler les bouteilles en plastique. La Bourgogne subissant un stress hydrique important depuis plusieurs années consécutives, la DREAL* et le Syndicat des eaux ont imposé à la société de limiter sa consommation à moins de 100 000 m3, une restriction contraignante pour ce client de Veolia, d'autant que l'entreprise souhaite développé son activité.

Sollicité dans le cadre de son contrat d'exploitation, Veolia a proposé de réutiliser l'eau en sortie de la station de traitement pour le lavage et le broyage des bouteilles sales. La récupération de la chaleur fatale des eaux usées  permet aussi de chauffer l'eau adoucie et de réduire la consommation d'énergie fossile de plus de 20% et de rejeter des eaux traitées à moins de 30°C, conformément aux normes.

Prochaines étape, améliorer  encore davantage la qualité de l'eau traitée pour en augmenter le taux de recyclage. Aujourd'hui sur 300 m3 d'eau utilisés chaque jour, 100 sont recyclés. L'objectif est de dépasser à court terme les 170 m3 par jour.

 

 

Des économies d’eau et d’énergie

Dans ce contexte, les acteurs économiques sont de plus en plus nombreux à prendre conscience des risques encourus et à changer d’approche.

  Jusqu'à présent, le faible coût de l’eau potable couplé à un accès peu contraignant aux forages et pompages ne les incitait pas à s’en préoccuper. Aujourd’hui, la situation se tend et les cahiers des charges des appels d’offres incluent très souvent des objectifs de réduction des consommations d’eau et de réutilisation des eaux usées traitées, détaille Pierre-Yves Marion, responsable du développement commercial Industriel chez Veolia.

 

Rentabiliser les investissements

Économies d’eau et REUT, deux axes stratégiques pour lesquels Veolia apporte toute sa valeur ajoutée afin d’accroître la profitabilité des entreprises sur tout le cycle de l'eau. 

Couplé à la mise en place d’un dispositif de REUT approprié, l’industriel est ainsi en mesure de répondre aux demandes des autorités sanitaires et de sécuriser ses ressources en eau. Troisième point fort, lorsque c’est possible, ces systèmes contribuent à diminuer fortement les consommations d’énergie via la récupération de la chaleur fatale dans les eaux usées traitées. La facture de gaz baisse ainsi que les rejets polluants.

   Les économies d’énergie réalisées sont un point crucial car elles contribuent fortement à viabiliser le projet de REUT en améliorant la rentabilité de l’outil industriel et en facilitant l’amortissement des investissements, complète Pierre-Yves Marion. Nous prenons systématiquement en compte cette double problématique eau/énergie.

-30 % de consommation
Grâce à l'audit des process industriels, effectué par le groupe, les gains en consommation peuvent atteindre 30 %.

Le rapport coût/bénéfice de la REUT

Produire de la REUT, a un coût et nécessite des investissements d’autant plus conséquents que le projet est complexe et exigeant en termes de qualité d’eau. Même si, aujourd’hui, les agences de l’eau peuvent subventionner, en partie, études préliminaires et travaux. 

Il est cependant intéressant d'aborder le sujet sous l'angle du rapport coût/bénéfice, car les atouts de la REUT sont nombreux : 

Garantir le maintien de la production

Augmenter éventuellement la production, de quoi rentabiliser rapidement l'investissement initial

Sécuriser l'accès à l'eau, le risque de coupure disparaissant

 

Améliorer le bilan carbone grâce aux économies de consommation d'eau et d'énergie réalisées

Soulager la ressource en eau

 

Diminuer les conflits d'usages

 

Quand la REUT met fin aux conflits d'usage

Les épisodes de sécheresse et la baisse induite du niveau des rivières et des nappes phréatiques, impactent directement les activités des industriels provoquant des conflits d'usage. C'était le cas dans le département du Pas-de-Calais (62) où deux sites industriels chimiques et une collectivité locale pompent l'eau sur une même ressource en eau souterraine.

Pour anticiper les pénuries, en réponse à un Appel à Projet de l'Agence de l'Eau, Veolia a proposé de réaliser une étude visant à recenser les sources d'eau non conventionnelles à l'échelle d'un territoire et d'en promouvoir l'usage et la réutilisation. 

La méthodologie va consister à mettre toutes les parties prenantes autour de la table pour déterminer le besoin en eau en qualité et quantité,  afin de préserver la ressource pour la production d'eau potable et promouvoir la réutilisation. Par exemple, cette étude définira l'intérêt et les modalités de mise en œuvre de la substitution de l'eau de nappe par de l'eau usée traitée réutilisable issue d'une station d'épuration urbaine située à proximité, notamment pour des usages industriels qui ne requièrent pas de l'eau potable.    

Un exemple probant d'économie circulaire (écologie territoriale et industrielle) facile à dupliquer sur d'autres territoires, dans des conditions similaires.

Un marché en développement

Autant d’arguments objectifs qui militent pour la réutilisation des eaux usées traitées. D’ailleurs, depuis quelques années, les projets se multiplient. En France, le marché a été multiplié par deux en cinq ans. Chimie, pétrochimie, métallurgie, automobile, aéronautique, blanchisseries et maintenant l’agro-alimentaire (lire encadré 2)… Dans de nombreux secteurs d’activité, les eaux usées traitées peuvent remplacer l’eau douce dans les process industriels, qu’il s’agisse d’eau de refroidissement, de prélavage, de lavage des sols, de nettoyage des équipements, de camions de livraison, etc. 

De nombreux industriels l’ont compris : en garantissant la continuité de la production, la REUT est un puissant levier de profitabilité.

Le point de vue expert

Pour libérer le potentiel de la REUT en milieu industriel, la réglementation française doit évoluer et de nombreux démonstrateurs seront nécessaires pour valider l'innocuité de la REUT pour de nombreuses applications industrielles à tester. La Directive européenne de juin 2020 va dans le bon sens, elle permet d'ouvrir le champ des applications de la REUT.
Nos technologies de traitement multi-barrières sont totalement maîtrisées et nous permettent de produire, à partir d'une eau usée, une nouvelle ressource quasi inépuisable, disponible à la demande, et dont le niveau de qualité, constant et sécurisé, correspond exactement aux besoins de nos clients. Le tout avec un impact positif sur l'environnement et sans risque sanitaire.

Thierry Trotouin, Directeur des marchés industriels, Veolia Eau France

 

*DREAL : Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement